La nuit tombait peu à peu sur la forêt des Immortels. On voyait dans le ciel de nombreux rayons chauds caresser une dernière fois les arbres, laissant à la brise les dernière pousses le temps d'une nuit. Devant son feu, Selenore achevait les derniers morceaux de cœur qui lui restait. Il prit bien soin de recouvrir dans un linteau quelques fragments, le rangeant ensuite soigneusement dans sa tunique. Les flammes qui dansaient face à lui se firent de moins en moins danse, étouffées peu à peu par l'humidité qui se tenait en ce lieu. Son corps se laissa peu à peu tomber sur le sol, devant sa monture, face aux feu qui combattait inlassablement.
Dans ses rêve il plongea, impuissant à toutes ces images qui lui traversaient l'esprit. Puis se réveilla au final, attentif, créatif face aux nombreux prédateurs qui se trouvaient là. La lumière qui réchauffait ses prunelles était de plus en plus vive et il ressentait une vive impression d'ennuis, de problèmes qui allaient venir. C'est en se relevant qu'il comprit : Face à lui se tenait un insecte, Une immense créature qui le regardait. Instinctivement, il sorti son épée du fourreau mais, sans pouvoir faire le moindre geste, l'animal déchargea sur lui un venin, une de ces choses qui le paralysa, le faisant retomber dans un lourd cauchemar bien plus douloureux.
Ses images ne cessèrent de défiler en son crâne, celle de son maitre tué par un humain, sa rage au cœur contre ses semblable, et une volonté dévastatrice d'achever sa vie ici même. Contre lui même, il se débattait, cherchant à se réveiller, à cesser de sombrer. S'en finit enfin, rouvrant les yeux gorgé de sang, la bête loin de lui. En regardant plus précisément, il constata qu'il ne pouvait plus bouger son bras droit. Plus de monture, si ce n'était que quelques os et traces rouges dispersés par-ci par là. Les sombres douleurs enivrantes s'emballaient, toujours plus encombrantes.
Au fond de son être, il devait faire face, se relever et trouver un remède contre ce poison. Sa connaissance en botanique de ce milieu laissait déplorer mais il savait qu'il devrait y faire face et continuer d'avancer, trouvant peut-être un espoir. La paralysie remontait au fil des heures, et commençait à caresser fortement son épaule. Il s'en sortirait, avancerait, craignant de se faire fouetter le cœur par le poison. Ces efforts finirent par payer, plusieurs tours se dressaient au loin, annoncent un éventuel village. Il rangea son bras dans sa tunique puis s'avança, dépourvu d'animal, se doutant que, par l'ampleur de ce territoire, un botaniste se trouverait là, il marchait en direction des portes.
Le cœur lourd, il avait des regrets, constatant qu'il ne passerait pas inaperçu en ce lieu, sachant dans son cœur qu'il prenait des risques imposants. cependant,cette villes aux allures humano-elfique ne refuserait sans doute pas d'aider un pauvre homme comme lui, blessé et contaminé par un venin qui allait le tuer. Néanmoins, son allure, son gout pour le sang n'était en rien inaperçu. Il devait changer son apparence et, quand il perçut au loin le bruit d'une charrette, il saisi sa chance, s'éloignant de la cité pour trouver les origines, et arriver devant le charrette d'un vendeur de bière. Il se mit en dehors du passage, l'homme s'arrêta, puis cria :
- Poussez vous !
- Je regrette mais vous allez devoir descendre...
- Qu'est-ce que... ?!?
Il n'eut pas le temps de comprendre, une intense flamme sorti de la paume gauche de Selenore, lui calcinant le visage. Dans un bruit pour le moins agressif, la créature qui tractait prit soudainement peur et essaya de frapper. L'assaillant s'écroula, un genoux au sol avant d'esquiver les coups. Epuisé par l'acte qu'il venait de faire, il ne parvint pas à tout esquiver et l'un des sabots lui heurta le visage, le sonnant encore plus. A travers ce geste, l'animal fut comme calmé, soulagé de le voir sur le sol. Le venin quand à lui ne tarderait pas à s'attaquer à sa cote. Instinctivement, il se releva ressaisie la bride de l'animal, se levant de toute ses force puis lui caressant le joue : Il se calma d'une façon mystérieuse. Généreusement, le destin apporta au jeune-homme une cible portant à peu prêt la même taille que lui. Il lui prit ses vêtements, les mettant sur son corps. Il glissa ensuite les ombres de sa tunique sous les provisions du mort puis le fit rouler dans un ravin, reprenant les rennes, partant pour la ville qu'il avait croisé.
En avançant, la garde pointa une vive attention à lui, l'interrogeant le laissant finalement pénétrer, sans doute à l'aide d'une allure déconcertante, que l'on aurait pu juger de "naturelle". Une fois eut-il pénétré dans l'entrée qu'une pancarte attira son attention :
¤ Quartier des artisans ¤
Il continua de faire rouler la charrette, la douleur omniprésente. Il vit enfin la pancarte d'un herboriste. Laissant au passage ces morceaux de bois il se dirigea vers cette petite maison. Y entrant dans un pas tremblant Un homme âgé d'une soixantaine d'année se tenait face à lui, s'appuyant à une canne, le regard tourné vers lui. Selenore releva la chemise pour lui montrer sa plaie. Comme par enchantement, les yeux du sage s'ouvrirent, portant avec attention ses grands yeux en direction de la source aux souffrances... Il comprit aussi vite, levant la main pour attraper une fiole et en faire couler le contenue sur la peau. Une chaleur brûlante roulait sur sa blessure, le soulageant peu à peu de calvaire au combien désastreux :
- Combien vous dois-je ?
- Hum, attendez d'être rétabli avant de me parler d'argent... Voila ça devrait être bon.
La dernière goute venait de tomber et avec elle partait tout le chaos qui l'habitait. dans un sourire assez étrange, le vieux sage sorti un petit papier qu'il tendit à l'homme, lui montrant une note assez salée. En guise de paiement, Selenore sorti son sabre qu'il glissa sous la gorge de l'homme. Il hésita puis fit un geste rapide... La tête roula au sol. Regagnant rapidement ses force, l'individu remarqua quelques potions de vitalité sur l'étagère, il les saisis puis les fourra en vitesse dans son sac, regagnant le cheval. Cette idée n'avait pas été bonne mais, sans cela, il ne serait plus là. Dans sa hâte, il partit au galop, cherchant à quitter rapidement la citée. A peine eut-il franchit les portes que l'alerte sonna, soit par cette façon de quitter les lieux soit par la découverte du cadavre. Les archets lui crièrent de s'arrêter, il n'y porta pas attention jusqu'au moment où sifflèrent les flèches. Il ne se concentra que sur sa route, échappant dans le plus grand des miracles à ce qui lui était porté. Une garde montée viendrait d'ici peu et dans ce convoie, il serait rapidement remarquable. S'arrêtant sur le bas côté, il reprit sa tunique, l'enfilant puis détachant l'animal, sur lequel il reparti au galop. Il était bien déterminé à récupérer son attirail de fer, regardant s'éloigner au loin le tas de bois recouvert de flèches. Faisant courir sa bête dans toute la furie qu'il y avait pu avoir sur cette terre, il omit de regarder et percuta quelqu'un... La créature vola, lui aussi et un autre être se trouvait face à lui. Instinctivement, il chercha à saisir son épée mais... Elle aussi avait traversé la zone dans un éclair, se retrouvant de l'autre côté... Désarmé contre l'autre individu. Il paniquait mais... Pouvait-il réellement être mauvais ? De quel race pouvait-il être ? De quel sexe ? Tant de mystère auquel il ne tarderait pas à avoir réponse.